J’étais une « mauvaise fonctionnaire » !
Eh bien oui : j’ai osé râler et dire ce que j’en pensais.
RECOPIER sur un ORDINATEUR les 20 PAGES de 60 LIVRETS de réponses enfantines m’a effectivement semblé totalement aberrant. Un scanner le ferait bien mieux que moi !

D’abord, on utilise du temps de classe, de la concentration et de l’énergie des élèves pour ne pas avancer sur ce programme que l’on doit absolument terminer avec tout le monde qui a tout compris.
Ensuite, on fait passer des évaluations que l’on n’a pas choisies, sur lesquels on n’est pas consultés, même si on les trouve inadaptées, imprécises ou incomplètes.
Enfin, on recopie bêtement les pages sur un ordi. Juste recopier. Avec les erreurs. Chaque exercice. Chaque réponse. Toutes. Une par une. Fois 30 élèves. Fois 2 livrets chacun. Environ 40 pages.
C’est tellement pratique.
Logique. La pile de livrets, l’ordinateur, les dizaines d’exercices.
Ça a tellement de sens, on ne peut faire ça que dans le plaisir, n’est-ce pas ?
Comme s’ils ne pouvaient pas faire autrement que ENCORE utiliser les enseignants comme de simples PIONS. C’est la meilleure solution. Evidemment. Est-ce cela la définition de « fonctionnaire » ?
Et si tu dis que c’est stupide, que tu te sens presque avilie à être obligée de faire des trucs sans aucun sens, la directrice (qui déjà n’était pas directrice) , qui n’est pas non plus ton supérieur hiérarchique te dit : « Tu es une mauvaise fonctionnaire ». OK. Eh bien, si ça te fait plaisir. Pas certaine que ça me vexe.
Tu te demandes pourquoi les enseignants râlent ? Je te certifie que les raisons sont nombreuses. Nous vivons parfois des injustices, du travail inutile, de l’irrespect de toutes part. Même si on aime les enfants, la pédagogie, le métier, les collègues, ce n’est pas facile.
A présent, je suis toujours une mauvaise fonctionnaire puisque je n’exerce plus !
A présent, je prends soin des mamans (et oui, à travers elles je prends encore soin des enfants, c’est tellement important !) et je suis fière.
Je suis certaine qu’à toi aussi il t’arrive des trucs du genre.
Je suis là pour toi. Ecris-moi. Tout ce que tu as sur le cœur.